Crise de l’éthique

Publié le 7 septembre 2024 à 10:50

Nous vivons une époque que l’on pourrait désigner comme les "derniers temps", marquée par une déconstruction systématique des repères moraux et une inversion troublante des valeurs. Cette période est caractérisée par une ascension des comportements immoraux, un rejet manifeste du bon sens et une remise en question des normes qui, autrefois, constituaient les fondements du vivre-ensemble. Ces fractures, à la fois sociales et éthiques, s’accompagnent de manifestations tangibles de désordre : guerres, catastrophes naturelles, crises économiques et politiques, épidémies, famines, mais aussi une hostilité croissante envers tout ce qui représente Dieu. Comme le prophétisait l’apôtre Paul dans 2 Timothée 3:1-2 : « Sache que dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, désobéissants à leurs parents, ingrats, irréligieux. »

Cependant, cette inversion des valeurs ne se limite pas aux manifestations visibles telles que les conflits ou les crises. Elle s’insinue insidieusement dans la société, affectant la morale collective et sapant les fondements mêmes de la conscience humaine. Quelles en sont les principales manifestations dans notre monde contemporain ?

 

La normalisation de comportements dépravés

L’un des signes les plus frappants de cette époque réside dans la promotion et la banalisation de comportements autrefois perçus comme moralement répréhensibles. Cette normalisation s’incarne notamment par

  1. La redéfinition des normes sexuelles :

    Les pratiques et modes de vie considérés autrefois comme immoraux sont désormais célébrés et valorisés, notamment dans les médias et les discours publics. L’hypersexualisation, particulièrement chez les jeunes, témoigne de cette érosion des repères qui encadraient traditionnellement la pudeur et le respect de soi. De même, la pornographie, autrefois stigmatisée, est devenue un produit de consommation de masse, accessible à tous et responsable d’une dégradation profonde des relations humaines.

    Plus récemment, les idéologies liées au genre incarnent cette redéfinition des normes sexuelles. La question des identités transgenres, par exemple, illustre la remise en cause des distinctions biologiques et naturelles entre les sexes. Là où la biologie constituait jadis un fondement incontestable, on assiste aujourd’hui à une "auto-détermination" de l’identité de genre, encouragée par des politiques publiques, des lois et des campagnes médiatiques. Cette confusion, autrefois perçue comme un trouble, est désormais institutionnalisée.

    Ces bouleversements atteignent même les enfants, que l’on pousse à s’interroger sur leur identité de genre dès leur plus jeune âge, parfois en dehors de tout cadre parental. Ces idéologies, portées par un relativisme extrême, contribuent à fragiliser les bases mêmes de l’identité humaine et de la cellule familiale, favorisant une désorientation profonde dans la construction personnelle des individus.

  2. Le relativisme moral :

    Ce qui était autrefois objectivement désigné comme "mal" ou "péché" est aujourd’hui requalifié en simple "choix personnel", sous le prétexte que toute vérité morale serait relative. La notion même de bien et de mal, inscrite dans la conscience collective (Romains 2:14-15), est brouillée par un relativisme exacerbé. Ainsi, la tolérance, au lieu de constituer un principe de respect mutuel, devient un prétexte pour justifier l’injustifiable. Ceux qui osent défendre des principes éthiques solides ou des absolus transcendantaux sont souvent marginalisés, ridiculisés, voire accusés d’intolérance ou de fanatisme.

    Ce phénomène illustre l’accomplissement des paroles de Romains 1:25 : « Ils ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur. »

  3. Le rejet de la responsabilité :

    La culture contemporaine favorise une tendance inquiétante à se dérober à toute responsabilité individuelle. Les notions de faute, de culpabilité et de repentance, autrefois centrales dans une société fondée sur la justice, sont reléguées au second plan, au profit d’une recherche constante de boucs émissaires. L’échec est systématiquement attribué aux circonstances extérieures, déniant ainsi la part de responsabilité individuelle.

    Dans Proverbes 28:13, il est pourtant écrit : « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera pas, mais celui qui les avoue et les délaisse obtiendra miséricorde. » Mais cette vérité universelle est occultée par une culture de la justification, éloignée de toute recherche d’introspection.

L’inversion des valeurs et ses manifestations

Non seulement ce qui est mauvais est légitimé, mais ce qui est bon tend à être perçu comme oppressif ou archaïque. Cette inversion des valeurs se manifeste notamment par :

1. La persécution des principes vertueux
Les défenseurs des valeurs morales et spirituelles, enracinées dans des vérités éternelles, sont confrontés à une hostilité grandissante. Ceux qui s’élèvent en faveur de la foi, de la famille traditionnelle ou de la sacralité de la vie sont fréquemment moqués, marginalisés, voire accusés de promouvoir une vision passéiste de la société. Cette réalité trouve un écho saisissant dans l’avertissement prophétique d’Ésaïe 5:20 : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres. » Ce verset illustre la confusion morale qui s’étend et la réprobation grandissante des vertus autrefois reconnues.

2. L’exaltation de l’égoïsme et du matérialisme
Notre époque glorifie l’individualisme exacerbé, la quête effrénée de plaisirs immédiats, ainsi que l’accumulation ostentatoire des richesses. Ces valeurs érigées en idéaux engendrent un affaiblissement des solidarités humaines, une fragmentation du tissu social et une indifférence croissante envers les souffrances d’autrui. En délaissant les vertus altruistes et les valeurs communautaires, cette exaltation du matérialisme contribue à la déshumanisation des rapports sociaux. Jésus a pourtant averti dans Luc 12:15 : « Gardez-vous de toute avarice ; car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, fut-il dans l’abondance. » Ce rappel souligne la futilité d’un attachement excessif aux biens matériels et l’urgence de retrouver une vision transcendante de l’existence.

3. La désacralisation des piliers fondamentaux
Des institutions naguère sacrées, telles que le mariage, la famille, et la vie humaine elle-même, sont progressivement vidées de leur substance transcendante. Le mariage, perçu autrefois comme une institution divine, est fragilisé par des idéologies qui en renient la finalité originelle, tandis que la cellule familiale est mise à mal par des conceptions qui en altèrent le rôle fondamental. De surcroît, la vie humaine elle-même est dévalorisée par la banalisation préoccupante de l’avortement et de l’euthanasie, signes d’une approche utilitariste et déshumanisante de l’existence. Le Psaume 139:13-14, pourtant, nous rappelle la valeur inestimable de la vie : « C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le ventre de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. » En oubliant cette vérité essentielle, la société s’égare, perdant de vue la dignité et la sacralité inhérentes à chaque existence.

 

Une société en perte de repères

La normalisation du mal engendre des conséquences profondes et palpables. La recrudescence des violences urbaines, la montée des addictions, l’accroissement de la solitude et la prolifération de l’anxiété traduisent la désorientation d’une société dépourvue de fondements solides. Privée de repères moraux et spirituels, l’humanité s’enlise dans une quête effrénée de satisfactions éphémères, laquelle ne fait qu’amplifier son désarroi existentiel. Comme le souligne le livre des Proverbes 14:12 : « Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de la mort. »

Plus alarmant encore, cette dynamique semble s’inscrire dans une spirale ascendante. Les générations futures, immergées dès leur plus jeune âge dans un environnement où les repères sont volontairement brouillés, risquent d’approfondir cette "entropie morale". Ce phénomène évoque la prophétie de Jésus rapportée dans Matthieu 24:37-39 : « Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du Fils de l’homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche, et ils ne se doutèrent de rien jusqu’à ce que le déluge vienne et les emporte tous. » Cette indifférence généralisée, marquée par l’oubli de Dieu et la surdité aux avertissements divins, résonne étrangement dans nos sociétés contemporaines

 

Vers une accélération du mal

Un autre facteur inquiétant réside dans l’effet amplificateur des technologies modernes et des médias. Les réseaux sociaux, en particulier, jouent un rôle déterminant dans la diffusion et la banalisation rapide de comportements et d’idées immorales. Ils agissent comme des vecteurs globaux, facilitant la propagation d’une culture de dépravation à une échelle sans précédent. L’exhortation de l’apôtre Paul dans Éphésiens 5:16 nous rappelle l’urgence de la vigilance : « Rachetez le temps, car les jours sont mauvais. »

À titre d’illustration :

  • Les défis viraux mettant en scène des comportements dangereux ou immoraux se multiplient et deviennent des sources de divertissement, sans considération pour leurs conséquences.
  • La désinformation prolifère, alimentant des divisions sociales, tandis que les contenus haineux exacerbent les conflits.
  • Les médias et les plateformes numériques glorifient des influences nocives, marginalisant les figures incarnant la vertu et la piété.

Cette dégradation reflète l’accomplissement des paroles de 2 Timothée 3:13 : « Mais les hommes méchants et imposteurs avanceront toujours plus dans le mal, égarant les autres et égarés eux-mêmes. » Cette prophétie met en lumière l’effet cumulatif du mal, lequel se renforce au fil du temps, emprisonnant les âmes dans un cycle autodestructeur.

Face à cette réalité, les croyants sont appelés à faire preuve d’une vigilance accrue et d’une fermeté inébranlable dans leur foi. Comme le rappelle 1 Pierre 5:8 : « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. » La foi devient ainsi un rempart face à l’obscurité ambiante, un phare dans l’océan tumultueux de l’égarement moral.

 

Le chaos comme prélude à un ordre supérieur

Cependant, cette période de désordre et de confusion ne doit pas être perçue uniquement sous l’angle du désespoir. Il convient de rappeler que, dans une perspective métaphysique, les "derniers temps" ne sont pas forcément limités à une brève phase historique. Ils s’inscrivent dans une temporalité symbolique qui peut couvrir des siècles, voire des millénaires. Dès lors, le chaos peut être perçu comme une étape transitoire, un moment de tension où les forces du mal semblent dominer avant l’instauration définitive de l’ordre divin. La patience et la foi deviennent alors les vertus essentielles pour traverser cette période d’incertitude, car la finalité ultime dépasse notre conception humaine et linéaire du temps. Il s’agit pour les croyants d’adopter une posture d’espérance active, confiants en l’accomplissement du dessein divin.

 

Une promesse de renouveau

En définitive, si l’époque actuelle semble marquée par une dynamique de déconstruction et de crise, elle offre également une promesse implicite de renouveau. Toute obscurité précède l’aube, et chaque période de désordre annonce une réorganisation supérieure. La conscience de cette vérité spirituelle nous exhorte à demeurer ancrés dans des valeurs transcendantes, tout en nous préparant à l’avènement d’un ordre plus juste.

Les Écritures ne se contentent pas de décrire ces épreuves ; elles projettent également une lumière d’espérance. Elles nous rappellent que ces temps de tribulations ne sont qu’une étape préparatoire. Apocalypse 21:1 nous révèle cette promesse inédite : « Puis je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. » Cette vision prophétique annonce une création renouvelée, dépourvue des imperfections et des désordres qui marquent l’existence actuelle. Elle s’accompagne de l’assurance d’une restauration totale, comme en témoigne Apocalypse 21:4 : « Il essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus, il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur. » Cette vision ultime transcende l’élimination des souffrances pour inaugurer une paix véritable et durable.

Ainsi, loin d’être uniquement une période de détresse, ces "derniers temps" constituent une invitation à la transformation intérieure. Ils appellent à un renouvellement spirituel guidé par des valeurs éternelles, en vue de l’instauration d’un avenir où la lumière et la justice triompheront. Loin de céder au désespoir, le croyant est invité à se relever, à témoigner de la vérité et à avancer avec foi vers l’accomplissement d’une promesse divine inébranlable.

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